20 juillet 2013

Il était une fois... Raiponce



Le nouveau film de Disney sorti en 2010 nous montre cette fois l’histoire d’une jeune fille élevée par une sorcière l’ayant kidnappée alors qu’elle était bébé et qui l’enferme dans une tour afin de profiter de sa longue chevelure aux propriétés magiques : ils s’illuminent lorsqu’elle chante et savent apporter jeunesse et guérison. Le beau voleur Flynn Rider trouvera par accident la tour où il ira se cacher pour finalement rencontrer réponse à qui il promettra de réaliser son rêve d’aller voir les lanternes en échange de sa couronne volée que Raiponce a cachée.

Raiponce est tout d’abord une princesse kidnappée et enfermée dans une tour par la méchante Mère Gothel qui ne tient qu’à profiter des pouvoirs de sa chevelure, représentant alors le lien la retenant encore de force à cette fausse mère. Elle prétend donc être la mère de la jeune Raiponce et la convainc que le monde extérieur est si égoïste et méchant et que la jeune fille ne se doit d’écouter que sa mère, alors qu’au fond, la seule chose dont elle aurait dû être protégée c’est de Gothel. Elle est donc, comme de nombreuses personnes, enfermée par des peurs qui l’empêchent de vivre et la manipule alors que le rôle de sa mère aurait plutôt dû être de l’apprendre à connaître ce monde et se défendre si nécessaire afin qu’elle puisse plus tard voler de ses propres ailes. La princesse ne connait donc que sa chambre, ce que sa mère lui a appris et le rêve, ce qui lui permet tout de même de garder une vision bonne et positive de la vie. On voit d’ailleurs par ses pieds toujours nus qu’elle n’a été habituée qu’à un confort extérieur n’ayant jamais posé le pied dans la vraie vie, nécessitant souvent des chaussures. Elle sortira donc dans ce monde avec toute naïveté et sans la connaissance de rien tout en réussissant malgré tout à très bien s’en sortir. Son bonheur, petit rayon de soleil, est d’ailleurs ce qui lui permettra d’éclairer tout son monde permettant aux vilains de réaliser leurs rêves et faisant danser toute la ville. Elle apprendra par cette nouvelle liberté à trouver sa véritable personnalité et également à ne plus avoir peur des hommes que Mère Gothel décrivait de façon effrayante, comme quoi il vaut mieux découvrir le monde par soi-même et ne croire qu’en nous.

Ce nouveau genre de film de Disney nous révèle un différent genre de princesse maintenant plus forte et indépendante au final tout aussi forte que le prince. La princesse n’est plus qu’une demoiselle en détresse qui ne dépend que du Prince, elle sait s’affirmer et parfois même prendre le dessus sur lui. Raiponce apporte tout autant d’aide à Flynn Rider alors que celui-ci lui permet de réaliser son rêve et combat les méchants alors que Raiponce le sauve plusieurs fois, guérit ses blessures et rajoute du soleil dans sa vie. Cette nouvelle histoire plus féministe ne consiste alors pas à montrer les femmes comme étant supérieures aux hommes, mais plutôt à cerner les différences et les remettre sur un pied d’égalité. Deux éléments féminins sont également transformés en arme de combats : sa longue chevelure symbole de beauté et de féminité consiste en toute son agilité et une nouvelle façon de se défendre ainsi que son poêle, digne du cliché de la femme qui s’occupe de la cuisine, devient également sa nouvelle arme de défense. Les scènes de combats restent tout de même réservées aux hommes ce qui n’est, selon moi, malgré tout pas antiféministe puisqu’on devrait même d’ailleurs considérés que les femmes ont plutôt de la chance de pouvoir échapper à cela tandis que les hommes se risquent à les défendre.


Le conte de fées est  également revisité d’une nouvelle façon plus réaliste et beaucoup mieux adapté à notre époque ce qui, selon moi, nous permet de recommencer à croire en cette nouvelle vision du Prince Charmant. On s’attaque maintenant au concept de virilité qu’on déconstruit en permettant aux hommes de montrer plus de sensibilité et de faire ce qu’ils aiment réellement plutôt que d’être pris sous le poids d’une certaine virilité à endosser. Le personnage de Flynn Rider se croyant séducteur est ridiculisé par Raiponce qui ne succombe pas du tout à son jeu et il se découvre peu à peu alors que Raiponce avoue le préférer sous sa véritable identité : Eugène FitzHerbert le pauvre orphelin plutôt que Flynn Rider, le personnage viril qu’il s’est créé. De plus, on permet aux hommes de rêver à ce qu’il veule sans se cacher et sans pour autant avoir l’air moins hommes alors que les bandits de la taverne avouent préférer jouer du piano, trouver l’amour, faire des gâteaux et collectionner les petites licornes. Les hommes gardent tout de même leur rôle masculin, consistant à se battre pour défendre la princesse, mais ont maintenant plus de sensibilité, plus d’amour, le droit à l’erreur et surtout le droit de ne plus se conformer au concept de virilité.

Un symbole important de l’histoire est sans doute le soleil, dont est né la fleur qui a par la suite permis à Raiponce de venir au monde. Elle garde alors cette lumière qui permet de répandre le bonheur partout où elle va afin d’illuminer la vie de tous les gens et de leur redonner cette vie et cette chaleur. Un soleil n’est pas fait pour être enfermé et c’est pour cela que sa libération était essentielle afin de jouer son véritable rôle dans l’histoire de ce royaume.


Vers la fin du conte, Mère Gothel poignarde Eugène après lui avoir tendu un piège et Raiponce décide alors de se sacrifier en promettant de rester pour toujours auprès de mère Gothel afin de pouvoir sauver Eugène. C’est finalement Eugène qui se sacrifiera en coupant sa chevelure, lui permettant alors de se libérer de sa mère, comme quoi les hommes ont aussi leur part dans la libération de la femme. On pourrait croire à la fin de l’histoire que la princesse perd plutôt sa liberté alors qu’elle n’a plus ses longs cheveux ni son poêle comme arme pour retourner au royaume devenir une princesse bienveillante et se marier à son bien-aimé, mais je vois davantage cela comme une place qu’elle s’est trouvée plutôt qu’un nouvel enfermement, car c’est au fond elle qui a eu la liberté de choisir cette vie et d’en être heureuse. 



1 commentaire: